Depuis plusieurs mois, la « dette grise » d’entités organisatrices de services publics revient régulièrement dans les échanges autour du financement de leurs missions. Si elle n’a pas de définition légale, la notion traduit un concept avéré.
La « dette grise » traduit le retard d’entretien d’un bien assurant le fonctionnement d’un service public. Le sous-investissement dans ce patrimoine génère alors, à long terme, des dépenses plus importantes pour le remettre à niveau.
En 2019, un rapport d’information du Sénat[1] alertait sur l’état des ponts, évoquant une « dette grise » d’un rapport de 10€ d’investissements futurs pour 1€ non dépensé. En 2025, les infrastructures de gendarmerie nationale étaient également pointées[2]. La Conférence de financement des mobilités de juillet 2025 a qualifié la « dette grise » de « coût de l’inaction »[3], dressant un constat de dégradation importante des infrastructures routières, ferroviaires et fluviales. L’entretien courant se transforme alors en renouvellement structurel coûteux, et en dégradation des services.
Résorber la dette grise de leur patrimoine doit faire partie des priorités des entités organisatrices de services publics, tout en s’inscrivant dans une démarche d’adaptation aux évolutions démographiques et écologiques impactant leurs usages et leurs finalités.
[1] Rapport d’information sénatorial, 26 juin 2019, Sécurité des ponts : éviter un drame.
[2] Rapport annuel, Haut comité d’évaluation de la condition militaire, 2025.
[3] Rapport Ambition France Transport, Juillet 2025.
