À l’heure où les règles du jeu évoluent, les collectivités doivent adapter leur manière de concevoir et de porter leurs projets européens. La qualité et l’efficience du projet du montage, et la diversité et la solidité du financement vont devenir des critères de sélection déterminants.
1- Mesurer l’efficience de son projet
C’est sans doute l’évolution la plus sensible, mais aussi la plus structurante. Un projet ne sera plus jugé uniquement sur sa capacité à « absorber » des crédits, mais sur les effets concrets qu’il génère. Ainsi avec la logique de performance des programmes, il faut désormais mesurer l’impact et l’intérêt d’un projet en amont de tout dépôt : pourquoi ce projet est-il pertinent pour le territoire ? À quels besoins répond-il précisément ? Quels effets attendus à 3 ou 5 ans ? Un projet bien documenté, dont l’impact est clairement mesuré, bien positionné dans les priorités européennes, et soutenu politiquement, aura plus de chances de convaincre.
Cela suppose de définir des indicateurs d’impact dès la phase de montage, d’intégrer une démarche d’évaluation, et d’assumer une culture du résultat peu présente dans les administrations locales.
2- Structurer un plan de financement réaliste et diversifié
La période qui s’ouvre incite à ne plus dépendre d’une ou deux sources de financement. Il devient nécessaire d’articuler subventions européennes, dotations nationales, prêts bonifiés, voire investissements privés dans une logique de complémentarité. Cela suppose de penser vos projets comme des opérations complexes, avec plusieurs étages financiers et différents projets financés.
En résumé, les exigences européennes en matière de financement évoluent vers plus de rigueur, de transparence et de résultats. Les collectivités doivent sortir d’une logique de guichet et investir dans une ingénierie de projet, capable d’anticiper, de structurer et d’évaluer.
*Source : Document d’analyse 04/2025: Politique de cohésion de l’UE: préparer l’avenir en tirant les leçons du passé, Cour des Comptes Européenne.